Pourquoi le MBTI?
Pourquoi utiliser le profil MBTI® de son coaché ?
Le succès d'un coaching débute avec la confiance inconditionnelle que le coach porte envers son coaché. Confiance en sa capacité à évoluer et son engagement à se remettre en question. Le coach peut ainsi s'engager dans le lien de confiance sans lequel le coaching n'a aucun sens et ne peut progresser. Il peut aussi poser un ensemble de questions puissantes pour susciter les nouvelles perspectives dont peuvent émerger des changements profonds et durables chez son client.
Et quel est le lien avec le profil MBTI® du coaché ?
Deux aspects essentiels montrent en quoi la prise en compte du profil MBTI® change l’accompagnement.
Poser une question, ce n’est jamais neutre : cela fait appel à des processus cognitifs précis. En connaissant ceux qui sont accessibles au coaché, le coach crée un espace d’échange plus fluide et efficace. Or, Jung a décrit les 8 processus cognitifs qui peuvent être activés par certaines informations et questions, et surtout a permis de prendre conscience que chacun d'entre nous n'accèdent naturellement aisément qu'à deux d'entre eux. Le risque est donc élevé si le coach ne sélectionne pas bien ses questions qu'il complique la démarche et la progression de son coché.
La façon dont la relation de coaching et le déroulement du trajet d'accompagnement sont vécues varie selon les types. Savoir cela permet d’adapter le cadre, le ton et le rythme de l’accompagnement pour faciliter l'émergence d'une synergie entre coach et coaché.
Cette approche est à la base du coaching adaptatif, un coaching optimisé en fonction du profil du coaché.
Dans ce qui suit, vous verrez comment ajuster votre posture face à un coaché de type ISFJ.
Les problématiques fréquentes
Quelles sont les problématiques de coaching fréquentes chez un ISFJ ?
Les problématiques de coaching les plus fréquentes lors du coaching d'un type ISFJ sont liés à une tendance à :
- Accorder une attention exagérée aux détails.
- Faire preuve de rigidité face à l'imprévu, aux changements, au manque de clarté des consignes,..
- Manquer de vision d'ensemble.
- Faire preuve d'inquiétude par rapport au futur. Ne pas vouloir prendre un rôle de manager (souvent par confusion entre management et autorité).
- Ignorer ses propres besoins au profit des autres.
- Laisser les lauriers de son propre travail aux autres.
- Reprendre le travail que d'autres ont laissé tomber pour le mener à bien.
Les difficultés que rencontre souvent un ISFJ prennent tout leur sens lorsqu’il explore sa structure de personnalité à travers une formation MBTI. Les comprendre est un premier pas ; apprendre à les dépasser demande un accompagnement personnalisé en coaching.
Quelle posture avec un ISFJ
Quelle posture adopter pour coacher un ISFJ ?
L’ISFJ a besoin d'un coach qui :
- Se montre fiable, respecte les horaires, les engagements.
- Propose un cadre et des accords clairs.
- Structure les entretiens et la démarche de façon systématique, en déroulant étape par étape, avec un cheminement clair et structuré.
- Utilise des méthodes éprouvées.
- Se base sur les expériences et les acquis de son coaché.
- Se montre attentif à la dimension humaine et à l'impact du coaching sur le groupe auquel appartient l'ISFJ.
- Encourage, se montre empathique.
- Prend le temps de donner des feedbacks d'encouragement.
Le coach doit considérer le besoin de l'ISFJ de conserver tout ce qui a permet de prendre soin des autres comme un pilier essentiel de sa personnalité, et non pas comme un frein au changement.
Quelle démarche pour lui
Quelle est la démarche de coaching appropriée avec un ISFJ ?
Pour personnaliser son accompagnement en fonction du type MBTI® d’une personne, le coach gagne à s’appuyer sur ses fonctions cognitives préférées avant de l’amener progressivement vers celles qui sont refoulées.
Chez l’ISFJ :
- Le questionnement initial s’oriente vers sa fonction Dominante : la Sensation introvertie (Si). Celle-ci est centrée sur les faits concrets, l’expérience vécue, et la notion d’engagement structuré. Le coach posera des questions telles que :
Que s’est-il passé précisément ?
Qu’est-ce qui avait été décidé au départ ?
Quels étaient les engagements de chacun ?
Quels éléments factuels sont à considérer ?
- Ensuite, le coach peut ouvrir la discussion vers la fonction Auxiliaire de l'ISFJ, à savoir le Sentiment extraverti (Fe), qui met l’accent sur l’harmonie collective et l’impact de ses choix sur les autres :
Qu’avez-vous choisi de faire ?
Quel a été l'impact sur le groupe ?
Comment pensez-vous que vos collègues ont vécu la situation ?
Progressivement, le coach pourra inviter l’ISFJ à activer ses fonctions refoulées.
- Sa fonction tertiaire, l’Intuition extravertie (Ne), permet de générer des idées, envisager des alternatives et penser de façon plus ouverte. Le coach utilisera des questions comme :
Quels liens pourriez-vous établir entre cette situation et d’autres vécues ?
Si tout était possible, quelle solution originale vous viendrait à l’esprit ?
Quelle serait une façon totalement différente de considérer le problème ?
- Enfin, dans une dernière étape, le coach peut amener le coaché à mobiliser sa fonction inférieure, la Pensée introvertie (Ti), en l’invitant à réfléchir de manière analytique et logique :
Quelle est, selon vous, l’explication logique de cette situation ?
Quelle conclusion tirez-vous à titre personnel ?
Qu’est-ce qui vous semble cohérent dans tout cela ?
Ce cheminement progressif, respectueux du mode de fonctionnement naturel de l’ISFJ, favorise un coaching plus fluide et plus efficace.
Peut-on lui appliquer le GROW ?
Peut-on appliquer le GROW lors du coaching d'un ISFJ ?
Le modèle GROW est une méthode structurée souvent utilisée dans les entretiens de coaching professionnel. Cet acronyme fait référence aux étapes suivantes :
- Goals : clarifier les objectifs du coaching.
- Realities : explorer la situation actuelle vécue par le coaché.
- Options : identifier les pistes de solutions nouvelle pour évoluer, grandir.
- Work : élaborer un plan d'action concret.
Chez l’ISFJ, les deux premières étapes du GROW peuvent être très naturelles :
- Lors de la définition des objectifs (Goals), il prend spontanément en compte les besoins de son entourage, soutenu par sa fonction auxiliaire, le Sentiment extraverti (Fe).
- Pour analyser la situation actuelle (Realities), il s’appuie sur sa fonction dominante, la Sensation introvertie (Si), qui l’aide à rechercher des faits concrets.
Le coach peut ensuite accompagner l’ISFJ vers une ouverture plus progressive :
- En sollicitant son Intuition extravertie (Ne) (fonction tertiaire), pour élargir le champ des possibles et explorer des solutions nouvelles (Options). Il s’agira ici d’encourager la créativité, parfois en sommeil chez ce type.
- Puis, en l’amenant à mobiliser sa Pensée introvertie (Ti) (fonction inférieure), afin d’évaluer la cohérence de ses décisions, au-delà de son besoin de préserver l’harmonie.
L'ISFJ est un profil MBTI® qui peut être assez à l'aise avec l'application du GROW, même si la définition d'objectifs logiques en suivant une démarche purement rationnelle risque d'être un défi.
Autres modèles pour le coacher
Quel autre modèle pour coacher ce type de personnalité ?
Il existe d’autres outils que le MBTI® pour enrichir une démarche de coaching, notamment auprès d’un profil ISFJ.
L’un des modèles les plus complémentaires du MBTI® est la Process Com®, ou Process Communication Model®. Elle repose sur une approche différente : là où le MBTI® s’intéresse aux préférences naturelles décrites par C. Jung, la Process Com® considère que la structure de personnalité est acquise ; elle se construit dès le début de l’enfance, en fonction de notre vécu.
Ce changement de perspective ouvre des pistes nouvelles. La Process Com® propose des outils concrets pour ajuster sa communication, comprendre les réactions de l’autre, et retrouver une posture mentale plus positive et constructive.
Cela peut s’avérer très utile avec un ISFJ, qui gagnera souvent à exprimer ses décisions de façon plus directe et à mieux interagir avec des personnes qui ont besoin de moins d'ordre, structure et fiabilité dans leur existence.
Dans ce cadre, les types Energiseur et promoteur son ceux que nous avons le moins rencontrés chez les ISFJ.
Ainsi, la complémentarité entre ces deux approches rend la formation à la Process Com® particulièrement pertinente après une exploration du MBTI.
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